19 DECEMBRE

 

1869    

Au terme d’une mission de protection sur les côtes d’Espagne, la corvette à roues La Gorgone, Lieutenant de Vaisseau Eugène Mage, appareillait de La Corogne à destination de Cherbourg le 16 Décembre. Une forte tempête souffle alors sur le Golfe de Gascogne et le navire ne parviendra jamais à destination. Dans la matinée du 19, de nombreux débris de navire sont signalés entre Le Conquet et St Mathieu. Leur examen ne laisse aucune place au doute, ces débris proviennent d’un bateau français et leur apparence indique un naufrage récent. Dans l’après-midi, de nouveaux débris sont retrouvés sur la côte ou repêchés dans le goulet de Brest. Mais ce n’est que dans la soirée que ces épaves permettent l’identification formelle de la corvette La Gorgone. Il s’agit de documents et de bonnets de marin portant le nom du bâtiment. Dans la journée du 20, profitant d’une accalmie de la mer, le Flambeau et la Belliqueuse explorent la zone sans trouver la moindre trace ni du navire ni de ses occupants.

Le lendemain, les premiers cadavres sont découverts et formellement identifiés. Il est désormais certain que La Gorgone s’est perdue corps et biens avec la totalité de ses 93 hommes d’équipage. La cause du naufrage sera dans un premier temps attribuée à une erreur de navigation mais les antécédents techniques du navire donneraient plutôt à penser que le Commandant Mage confronté à une nouvelle défaillance de sa machine aura tenté malgré le temps et le peu de manoeuvrabilité sous voiles de son bâtiment, de rejoindre Brest. Ce faisant, dans la tempête et la nuit, il se sera jeté sur les récifs.

En mai 1990, l’épave sera découverte et identifiée au pied d’une roche dans le sud des récifs des Pierres Noires, mettant ainsi un point final à l’histoire oubliée de cette corvette.

1971    

Le caboteur panaméen Tralee Trader (500 t.) sombre dans la tempête à une dizaine de milles à l’ouest de St. Ives  par 50.08N 06.02W lors d’une traversée de Rotterdam à Cork. Son équipage a pu être sauvé.

1981    

Le cargo irlandais Union Star (934 t.) effectuait son premier voyage entre son chantier de construction à Amsterdam et Arklow, son port d'attache en Irlande après une première escale commerciale à Esbjerg. Il ne devait jamais y arriver. Ce 19 Décembre, il est victime d'une avarie de machine alors qu'il se trouve dans du très gros temps à 8 milles dans l'est de Wolf Rock, au large de Land's End. A son appel de détresse, le bateau de sauvetage de Penlee prent la mer tandis que l'Union Star commence à dériver vers la côte. Dans le même temps, un hélicoptère de Culdrose décolle également mais dans une tempête de force 10 et par manque d'espace pour évoluer, il doit regagner sa base. Le bateau de sauvetage parvient malgré tout à embarquer 4 personnes juste avant que vers 21 heures 30 le navire ne soit jeté à la côte au pied d'une falaise à un demi mille du phare de Tater-Du. Malheureusement, le canot de sauvetage tentant une nouvelle fois d'approcher le navire désemparé est à son tour jeté contre l'épave avec une force telle qu'il est mis en pièces et ses occupants, 4 marins et les 4 rescapés, précipités dans la mer où ils n'ont dans ces conditions de temps aucune chance de survivre. Une tentative de passer un cordage depuis le sommet de la falaise échoue également et les sauveteurs impuissants doivent assister à la destruction progressive du navire que la mer commence à casser en deux. Plusieurs personnes sont visibles dans l'abri de navigation mais rien ne pourra être tenté pour les sauver.

Les jours suivants, la tempête s'étant calmée, la Royal Navy parvient à prendre pied sur l'épave, espérant trouver des survivants, mais on n'y retrouve que des cadavres. Ce dramatique naufrage aura coûté la vie aux 5 hommes d'équipage de l'Union Star, à l'épouse du Capitaine et à ses deux filles ainsi qu'à l'armement de 4 hommes du canot de sauvetage.

 La guerre sur mer

1916    

Le trois-mâts goélette français Océan (339 tx) est intercepté puis coulé par le sous-marin UB 38, Oblt z.S. Wilhelm Amberger,  à 40 milles O.NO de l'île d'Ouessant.

 1917    

Le vapeur anglais Vinovia (7046 t.) en route de New York vers Londres est torpillé et coulé par le sous-marin U 105, Kplt Friedrich Strackerjan, à 8 milles dans le S de Wolf Rock, Iles Scilly au point 49.56.11N 05.33.50W. Neuf hommes ont disparu avec le navire.

 Le vapeur norvégien Ingrid II (1145 t.) est torpillé par le sous-marin U 60, Kptlt Franz Grünert, à 6 milles au large de Trevose Head et coule au point 50.35.45N 05.10.30W.

 Le vapeur français Saint André (2457 t.) est torpillé et coulé par le sous-marin UB 58, Oblt z .S. Werner Fürbringer à 9 milles dans le SO du feu d’Eddystone.

 Le registre norvégien subit encore deux nouvelles pertes ce jour là. D’abord c’est le vapeur Noris (583 t.) à destination de Rouen avec du charbon qui était torpillé par le sous-marin UB 54, Oblt z.S. Egon von Werner à 10 milles dans le N15W de Port en Bessin puis le vapeur Borgsten (1718 t.) qui est torpillé par le sous-marin UC 64, Oblt z.S.  Erich Hecht et coule à 30 milles au large de Barfleur.