1854
Le trois-mâts barque
allemand Favourite, Capitaine Hoegmann était en route de Brème
sur Baltimore avec plus de 150 émigrants quand vers 1h30 du matin, il
est abordé au large de Start Point par le voilier américain Hesper,
Capt. Jones, de Galveston à Anvers. A l'heure de l'accident, la mer est
grosse dans un fort vent d'ouest et des grains de pluie dense rendent la
visibilité médiocre. Le Capt. Hoegmann était dans sa couchette et
constate en arrivant sur le pont que son navire a été abordé sur tribord
et que la coque est ouverte jusqu'à la flottaison. En compagnie du
Second et de 4 matelots, il parvient à sauter à bord de l'Hesper.
Les deux navires se détachent peu après l'impact et la dernière vision
qu'il emporte de la Favourite est celle d'un navire désemparé
dont le pont est envahi par une horde d'émigrants affolés. L'état de la
mer empêchera toute assistance mais le voilier américain demeurera sur
les lieux jusqu'à l'aube qui malheureusement vient confirmer qu'il n'y a
plus trace ni de la Favourite ni de ses occupants. Personne en
dehors des six hommes qui sautèrent sur l'Hesper ne sera sauvé de
ce naufrage qui aura fait 201 victimes.
1875
Le brick anglais
Hendon, Capt. R.Doughty, en route de Liverpool à Cronstadt avec un
chargement de sel, est victime d'une voie d'eau alors qu'il se trouve à
une dizaine de milles dans le nord-nord est des Iles Scilly. Son
équipage est recueilli par la goélette française Jeune Henri
tandis que le brick coule peu après.
1917
Le sous-marin français
Prairial, commandé par le LV Le Moullec, avait appareillé vers 2h du
matin pour efectuer un exercice de plongée au large du Havre, dans une
zone clairement identifiée et signalée à tous les navires. A 4h du matin
dans une mer creuse qui balaie le pont du sous-marin, il est abordé par
le vapeur anglais Tropic et coule en quelques minutes. Sur 26
hommes d’équipage seuls 7 seront sauvés par le Chasseur II qui
escortait le Prairial. Voir sur ce
forum tous les détails de l’accident.
Position de l’épave 49°32'8126 N 05'3095 W
(wgs84)
La
guerre sur mer
1917
Le sous-marin UB 32,
Oblt z.S. Max Viebeg, opère entre la côte anglaise et Cherbourg. Il
attaque le voilier anglais Mermaid (76 tx) et le coule à 18
milles dans le S.SO d'Anvil Point puis c’est le tour du voilier anglais
Ellen Harrison (103 tx) qui est intercepté et coulé au canon à 7
milles dans le NO de Cherbourg au point 49.51N 01.51W. L'équipage est
sauvé en totalité.
Le chalutier armé
Saint Corentin (216 t.) est perdu sur une mine mouillée par le
sous-marin UC 6, Oblt z.S. Matthias von Schmettow, à 900 mètres
au large du port de Dunkerque. Epave au point 51°03'51"N 02°10'48" E.
1918
Le vapeur français
Saint Chamond (2866 t.) de Glasgow à St Nazaire, est torpillé par le
sous-marin U 60, Kplt Franz Grünert, et coulé à 14 milles au N de
St Ives Head vers le point 50°14’50’’N 05°29’54’’W
Le sous-marin UB 57,
Oblt z.S. Johannes Lohs, commence sa journée en torpillant le vapeur
anglais Australier (3687 t.), de Bilbao vers Middlesborough avec
un chargement de minerai, à 6 milles dans le S.SO du feu de Dungeness.
Cinq hommes sont tués dans ce torpillage. Vers midi, c’est le vapeur
anglais Broderick (4321 t.) transportant du bétail de Londres à
Puerto Cabello qui est torpillé et coulé à 7 milles dans le S.SE de
Hastings. Le sous-marin s’étant trop approché du vapeur vient en
collision avec lui alors qu’il coule. Il s’en faudra de peu que l’UB
57 ne soit entrainé au fond. Enfin, dans la soirée c’est le vapeur
français La Somme chargé de charbon de Swansea pour Dieppe qui
est torpillé à 5 milles O.SO de Dungeness et coule vers le point 50.52N,
00.51 E. Un homme est perdu avec le navire.
Le vapeur norvégien
Frogner (1476 t.), de St Malo à Newport sur lest est torpillé et
coulé à 3 milles dans le 332 de Portland Bill par le sous-marin UC 17,
Oblt z.S. Erich Stephan. Tout l’équipage est sauvé.
1944
Le destroyer canadien
HMCS Athabaskan, Lt Cdr John Stubbs appareilla de Plymouth le 28
Avril 1944 dans la soirée en compagnie du destroyer HMCS Haida,
Cdr Jack de Wolf. Ces deux navires appartenant à la classe Tribal
étaient des unités récentes puissamment armées et pourvues des meilleurs
moyens de détection de l'époque. Le but de cette opération codifiée
Hostile 26 était la couverture d'une opération de mouillage de mines
menée par la 10e Flottille à une dizaine de nautiques dans le NE de
l'île de Batz. En effet, au terme d'un violent engagement survenu deux
nuits plus tôt, deux torpilleurs allemands s'étaient réfugiés à Saint
Malo et ils pouvaient depuis ce port s'attaquer aux mouilleurs de mines.
Peu avant 3 heures du matin, les deux destroyers canadiens étaient à
leur poste, patrouillant à 16 noeuds d'est en ouest à une vingtaine de
milles au large de Batz.
Une première détection
d'activité allemande eut lieu à 1 h 30 depuis le QG de Plymouth qui
signala des navires en route cap à l'ouest à 20 noeuds entre Saint Malo
et le phare des Roches Douvres. Une nouvelle détection à 2 h 58 faisait
état de deux échos au NE de Morlaix. Il semblait donc évident qu'il
s'agissait là des deux torpilleurs de Saint Malo. Ordre fut donné aux
destroyers canadiens de se porter dans le sud-ouest afin d'intercepter
ces navires. Il était alors 3 h 07.
Les navires allemands
détectés étaient en effet ceux de Saint Malo, les torpilleurs T-24,
Kplt Wilhelm Meentzen et T-27, Kplt Gotzmann, deux unités
récentes et rapides de la classe Elbing appartenant à la 4-TF basée à
Brest. Ces deux navires endommagés lors du combat précédent faisaient
route vers Brest afin de s'y faire réparer.
Vers 4 heures,
Athabaskan obtint le premier contact radar au gisement 133 pour 14
nautiques, écho confirmé peu après par Haida. Le cap fut modifié
de façon à conserver les deux navires adverses à 45 degrés par bâbord
avant et à 4 h 12, la distance étant tombée à 7300 yards, Haida
ouvrait le feu avec un tir d'éclairants qui illumina parfaitement les
torpilleurs alors au gisement 115. Les deux canadiens commençaient
aussitôt un tir nourri dans leur direction tandis que les Allemands
viraient cap au sud en tirant chacun une gerbe de torpilles et cherchant
à se cacher derrière un écran de fumigènes. Les Canadiens virèrent alors
de 30 degrés pour présenter une moindre surface aux torpilles mais l'une
d'elles toucha malgré tout l'arrière d'Athabaskan, déclenchant un
violent icendie. Perdant de la vitesse et embardant sur bâbord, le
destroyer stoppa sans erre, et cessa le feu, dérivant au gré du courant.
Haida dans le même temps tentait de protéger son compagnon
derrière un écran de fumée tout en continuant un feu soutenu avec son
artillerie. Le premier coup au but fut enregistré à 4 h 18 et à ce
moment là, les torpilleurs allemands se séparèrent. Le T-24 qui
venait d'encaisser les coups se dégagea vers l'est tandis que le T-27
toujours poursuivi par Haida se jetait en feu à la côte.
A bord d'Athabaskan,
la situation était critique mais on pensait encore pouvoir sauver le
navire dont la poupe commençait pourtant à se détacher. C'est alors qu'à
4 h 27 une terrifiante explosion secoua le destroyer qui cette fois
s'enfonça par l'arrière et sombra en 4 minutes, ne laissant plus en
surface que quelques dizaines d'hommes qui se débattaient dans le mazout
perdu par le navire. L'examen a posteriori des journaux de bord des deux
antagonistes laisse à penser que cette explosion fut causée par
l'explosion de la soute à munitions arrière du destroyer.
A 4 h 37, Haida
décrochait, laissant derrière lui le T-27 échoué et ravagé par le
feu pour revenir vers le lieu où avait disparu son compagnon. Jusqu'à 4
h 50, il demeura au milieu d'un groupe de rescapés, sauvant 42 blessés
mais face au danger de la proximité de la côte et de l'aube naissante,
il dut se résoudre à abandonner les autres survivants dont le Cdr Stubbs
qui refusa d'être sauvé avant ses hommes. Laissant derrière lui sa
vedette pour continuer le sauvetage, il mit le cap sur Plymouth.
Après le lever du jour,
le T-24 revenant sur les lieux en compagnie de deux dragueurs
sauvait alors les derniers rescapés au nombre de 68 qui furent fait
prisonniers. La vedette du Haida placée sous le commandement du
Quartier Maître William Mac Lure, parvint à s'enfuir à temps malgré sa
prise en chasse par un dragueur et fit terre à Penzance après 19 heures
de traversée, avec à son bord 6 rescapés de plus. Sur un équipage total
de 16 officiers et 245 hommes, 10 officiers dont le Commandant Stubbs et
118 hommes trouvèrent la mort dans la perte d'Athabaskan. L'épave
se trouve vers le point 48.32N 04.32W.
Au cours de cette action
48 hommes ont été tués à bord du T-27 dont l'épave sera
finalement entièrement détruite dans un bombardements de la Royal Air
Force le 7 Mai. |