EQUIPAGE

 

Equipage présent à bord le 7 Mai 1875
 

Officiers et assimilés

 
 

 
 

HILLERS Heinrich, Second Capitaine

POLEMANN Erwin, 1er lieutenant

FREESE  G., 2e Lieutenant

HEINTZE Richard, 3e Lieutenant

FAHRIG Leonard, Chef Mécanicien

CONRAD E., 2nd Mécanicien

ROENNE H., 3e Mécanicien

KUNDEL J., 4e Mécanicien

BOLL A., Dr., Médecin

SANDERS W.A., Dr, Chirurgien

SCHMETTAN E., Commissaire de bord

 
 

      Equipage

Pont  Machine Intendance

ALTMANN Godfried

matelot surnuméraire

BAUMGARTEN Hermann

matelot surnuméraire

BECK Hans

Matelot qualifié

BECKHAUS Fritz W.

Matelot

BLUSINGER Frederick

Matelot

DAN H.

Matelot

ERKS H.D.

Matelot

ERLING

Chef charpentier

GOLDERBERG Max

Matelot qualifié

HEITMAS Heinrich

Matelot

HINSCH Wilhelm

Matelot voilier

JENSEN Simon

Maître d'équipage

NAUTCH Richard

matelot surnuméraire

NON IDENTIFIE inhumé

Matelot

NON IDENTIFIE inhumé

Matelot

NON IDENTIFIE inhumé

Matelot

NON IDENTIFIE inhumé

Mousse

NON IDENTIFIE inhumé

Quartier-Maître

NON IDENTIFIE inhumé

Quartier-Maître

OHLSEN D.

Matelot

PACKENDORFF W.

Bosco

WALLIS Henry  A.

Matelot qualifié

WICK Claus

Matelot

BALLING Hans

Chauffeur

ERNST Carl

Chauffeur

HENNICKE Charles

Chauffeur

MARTIN Henry

1er chauffeur

NON IDENTIFIE inhumé

Chauffeur

NON IDENTIFIE inhumé

Chauffeur

NON IDENTIFIE inhumé

Chauffeur

NON IDENTIFIE inhumé

Chauffeur

NON IDENTIFIE inhumé

Chauffeur

PEAL Augustus

Magasinier

PIERSON Hugh

Soutier

SCHWERMSKE Johann

Chauffeur

 

 

ADAMSON Christian

Steward

BLACKWAS Heinrich

Steward

BLOHM Wilhelm

Garçon

FELKSTOW Augustus

Chef stew 2e cl.

FELKSTOW Maria

Hôtesse de bord

HOFFMANN Theodore

Steward 1e cl.

HOLM

Steward 2e cl.

JANSEN James, Jürgen

Steward

KRENDER

Chef boulanger

LUSCHNER P.

Steward

MACHAUR Heinrich

steward surnuméraire

MAHLER Claus

Steward

MILSNER Annie

Hôtesse de bord

NON IDENTIFIE inhumé

2e charpentier

NON IDENTIFIE inhumé

3e cuisinier

NON IDENTIFIE inhumé

Boucher

NON IDENTIFIE inhumé

Hôtesse de bord 3e cl.

OSQUORN Mr.

Artiste, surnuméraire

PETERSON Hans

Steward

PUTFARKEN C.

Chef stew 1e cl.

RHEBURG August

Steward

SCHROEDER

Cuisinier assistant

THOMAS August

Steward

THOMAS Fritz C.K.

Steward du carré

WERMKE Frederick

Steward

  

  Officiellement, le Schiller avait un équipage de 101 personnes. Cette liste n'est donc que partielle, il n'a pas été possible d'en reconstituer la totalité. Les personnels figurant en "surnuméraire" sont des ajouts de dernière minute, souvent des marins passagers acquittant leur traversée en échange de travail à bord.

   Dans ce tableau, les rescapés sont en bleu, les victimes en rouge. Tous les hommes signalés "non identifié" ont été inhumés dans la fosse commune à St Mary's et leur fonction déterminée par les vêtements qu'ils portaient.

 

Johannes Georg THOMAS alias George THOMAS

   Né à Francfort le 23 Février 1836, d'un père qui avait passé neuf années à Paris et en Italie pour y étudier l'art et la peinture, Johannes Georg Thomas, fut élevé avec ses 4 soeurs dans une maison familiale fortement marquée par le catholicisme. Johannes Thomas père, à son retour à Francfort en 1826 s'était dirigé vers l'enseignement tout en s'installant avec un certain succès comme peintre et lithographe devenant même l'un des fondateurs de la Société des Arts de la ville.

   On pouvait imaginer que dans ce milieu le jeune Georg, ainsi qu'on l'appelait généralement, allait être amené à choisir sa voie entre la Bible et le pinceau. Il n'en fut rien, la mer était sa seule inspiration et il eut tôt fait de préférer les cartes aux peintures et le sextant au crucifix ! C'est ainsi qu'à 15 ans, il embarquait comme mousse à bord du trois-mâts Livonia de Brême avec lequel il entrait à New York pour la première fois de sa carrière. Avec son second embarquement en Août 1852, cette fois à bord de l'Aeolus un autre voilier, il devenait matelot puis matelot qualifié en Juin 1854, A l'époque, son Capitaine le notait comme étant un garçon consciencieux, sobre et sociable. Ces qualités s'ajoutant à ses capacités intellectuelles, il suivait un cours d'élève-officier à Brème d'où il sortait en Juillet 1857 avec un embarquement en qualité de Lieutenant à bord du Meridian. Le 16 Février 1859, il embarquait à bord de l'Achilles, un trois-mâts carré en qualité de 1er Lieutenant. Au cours de ces dernières années, il avait navigué sur huit grand voiliers pour des voyages allant de 3 à 18 mois qui l'avaient conduit sur une grande partie des mers du monde.

   Cet embarquement à bord de l'Achilles allait marquer un tournant dans sa carrière. Le 12 Mars 1859, désemparé dans la tempête, le trois-mâts qui faisait voiles de Hambourg vers la Nouvelle Orléans était jeté à la côte des Iles Shetland. Par chance, tout son équipage allait être sauvé mais pas le navire et le 8 Avril, le jeune officier de retour en Allemagne se retrouvait sans embarquement. C'est à cette époque qu'il quitta son pays pour rejoindre à Londres sa soeur ainée qui s'était mariée à un Anglais du nom de Martin. C'est à cette époque également que le jeune homme sur conseil de son beau-frère "anglicisa" son nom en se faisant appeler George Thomas. Par la même occasion, il demanda à passer les épreuves en vue d'obtenir le diplôme de Second Capitaine par le Board of Trade. Pour cela, il devait selon la règlementation britannique justifier d'au moins 2 années de service en tant qu'Officier de Quart pour se présenter aux épreuves. Or, il était citoyen allemand et bien qu'ayant accompli 5 années de navigation à la voile, il n'avait été Officier de Quart que seulement 14 mois. Malgé sa situation professionnelle et compte tenu de sa nationalité, il fut quand même autorisé à concourir à titre dérogatoire. Il passait alors l'épreuve avec succès et le Board of Trade lui délivrait le 1 Juin un certificat de compétence provisoire. Restait à trouver un embarquement.

   Fin juillet 1859, on le voit arriver à Calcutta où il vient prendre un poste de 1er Lieutenant à bord du brick Kedgeree, 220 tonneaux, de la station de pilotage du Bengale. Cinq mois plus tard, il est nommé Second de ce petit bâtiment. C'est un poste modeste évidemment mais le chemin parcouru en huit ans depuis son premier embarquement comme mousse est remarquable. Cela étant, George Thomas avait d'autres ambitions et en 1861 on le retrouve comme 4e Officier sur le paquebot à roues Hindustan de la P & O, son premier embarquement à la vapeur puis quelques mois plus tard sur le Nubia de la même compagnie, briquant la route Calcutta-Suez durant deux ans avant de se voir octroyer une permission en Grande Bretagne où il s'installe chez sa soeur à Londres.  

      Au terme de ce séjour, il retourne aux Indes et embarque cette fois comme 3e Officier sur le paquebot Singapore de la P&O affecté à la liaison Bombay-Shangai avant de revenir à l’axe Calcutta-suez en Mars 1864. Quatre mois plus tard, il embarque en tant que Second Capitaine sur le Simla, long de 100 mètres pour un tonnage brut de 2500 tonnes, l’un des plus grands navires à hélice de la compagnie. Il effectue deux ans à bord et durant cette affectation, il passe à Calcutta les deux premiers certificats du brevet de Capitaine. L’année 1866 le voit passer par divers embarquements, notamment à bord du Golconda toujours en tant que Second pour finir par rejoindre la Grande Bretagne en Mai 1868. Au cours de ce séjour, il en profite pour obtenir le dernier certificat manquant à son Certificate of Competency de Capitaine (28.9.1868).

   De Janvier à Avril 1869, il est officier surnuméraire à bord du Poonah entre Southampton et Alexandrie où il débarque pour rejoindre Calcutta par voie terrestre. Puis avec l’ouverture du Canal de Suez, c’est l’affectation comme Second à bord du Mongolia sur la nouvelle ligne Brindisi-Bombay. Lorsqu’en Novembre 1871 Ceorge Thomas débarque du Mongolia pour prendre un poste de Second sur le Tanjore qui effectue les traversées entre Southampton et Alexandrie via Marseille, cela fait 10 ans qu’il naviguait en Océan Indien et il doit apprécier de retrouver un climat plus vivifiant.

   Mais l’ambition de George Thomas est avant tout d’obtenir un commandement à présent qu’il est titulaire du brevet correspondant. Or, à la P&O comme dans beaucoup de compagnies, cette promotion s’effctue selon la liste de séniorité et pour le jeune officier âgé seulement de 35 ans, il risque de s’écouler bien du temps encore avant qu’il puisse selon l’expression consacrée « chausser les bottes du mort ». Par contre à Southampton il est bien placé pour saisir toute nouvelle opportunité aussi lorsque la compagnie Adler Linie de création récente lui propose de prendre le commandement de l’un de ses futurs paquebots, il démissionne de la P&O et débarque en Janvier 1873. Par contre à cette date, le navire qu’on lui destine n’est pas encore en service aussi, c’est en tant qu’officier surnuméraire il effectue un voyage de familiarisation sur le transatlantique Holsatia de la Hamburg-Amerika. C’est lors de ce voyage de retour que George Thomas va connaître la plus grande frayeur de sa carrière le jour où, dans un brouillard épais au sud de Terre-Neuve, son navire évite de justesse une collision avec un autre vapeur que l’on voit défiler à contre bord à quelques dizaines de mètres de distance. Cet incident le marquera au point de confier par la suite à un collègue que cette navigation à l’aveugle était sa pire expérience. Quand on connait la suite de l’histoire, on ne peut que remarquer le caractère quasi prémonitoire de cette affirmation.

   Quelque temps après, George Thomas était envoyé au Chantier Napier à Glasgow pour y superviser l’achèvement du Schiller qui allait devenir son premier commandement.