HSK Komet avec son
hydravion embarqué (1941). Les pièces d'artillerie sont masquées
sur les ponts ou dans le rouf arrière pour faire croire à un
inoffensif navire marchand.
Croiseur auxilliaire de la Kriegsmarine (ex cargo à moteur
EMS de la
Norddeutscher Lloyd ) |
CARACTERISTIQUES du NAVIRE |
Chantier de construction : Deschimag AG Weser
Année de mise en service : 1937
Conversion en crois.aux. hiver
39/40
Mise en service dans la
Kriegsmarine 2.6.1940
Tonnage : 3287 grt
Vitesse 14 nds |
Longueur : 115 m
Largeur : 15 m 30
Creux : 6 m 50
Autonomie 5100 nm à 9 nds
Armement : 6x150mm 1x60 mm
2x37mm 4x20mm - 6 TLT 530mm - 1 Hydravion Arado196
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CARRIERE
DU NAVIRE SOUS LE PAVILLON DE LA KRIEGSMARINE
Plan d'armement du navire
Première patrouille
autour du monde (7.1940 à 11.1941)
Le 3
Juillet 1940, inaperçu au milieu d'évènements de bien plus grande importance
(Operation Catapult, Mers el Kebir etc...) un étrange navire allemand
quittait le port de Gotenhafen, Poméranie, Gdynia de nos jours. A première
vue il pouvait apparaître comme un cargo mixte ordinaire mais un oeil
expérimenté pouvait y deviner un certain nombre d'installations qui
laissaient à penser que le navire n'était pas aussi anodin qu'il y
paraissait. En fait il s'agissait de l'ancien Ems transformé en raider
pour exercer une nouvelle guerre de course. Ayant contourné la Scandinavie,
il traversait la mer de Barents alors libre de glaces, passait l'archipel de
la Nouvelle Zemble puis faisait route sur la mer de Kara avec l'assistance
d'un brise glace et de pilotes soviétiques, l'URSS étant alors l'alliée des
Nazis. Placé sous le commandement du Kapitän zur See Robert Eyssen, il
emportait un équipage de 270 hommes et quantité de matériel adapté à tous
les climats afin de s'assurer une totale autonomie durant une année.
Il atteignait bientôt la
Sibérie dans des conditions météorologiques très dures compliquées par de
difficiles relations avec l'allié soviétique et finalement franchissait le
détroit de Bering le 6 septembre. De là, il faisait route sur le Japon pour
se ravitailler en carburant et nourriture et au mois de Novembre, il mettait
résolument cap au sud pour entamer sa guerre de course. Au cours des mois
suivants, il écumait les abords de la Nouvelle Zélande et la côte sud de
l'Australie, coulant fin novembre le vapeur anglais Rangitane, plus gros
navire jamais coulé par un corsaire. Rejoint par l'Orion, les deux raiders
détruisaient ensuite quelques caboteurs. Mais Eyssen avait une autre idée :
s'attaquer aux mines de phosphate de Nauru, principale source
d'approvisionement anglais dans cette région. Le 27 Décembre, après avoir
tenu éloignées les populations locales, il ouvrait le feu sur tout ce qui
pouvait appartenir aux Anglais, provoquant de tels dégâts que l'exploitation
de la mine n'allait reprendre que bien après la guerre.
Après ce coup d'éclat le Komet
s'enfonçait dans le sud à la recherche des baleiniers qui opéraient le long
des côtes antarctiques mais sans succès. Remontant vers les Kerguelen, il
mettait alors le cap sur le Pacifique où il ne trouvait que solitude et
ennui. Toutefois entre le 14 et le 19 Août 1941, soit 8 mois après l'affaire
de Nauru, il coulait successivement 3 navires marchands dont 2
anglais. Poursuivant sa route sur le chemin du retour, il passait le Cap
Horn et le 26 Novembre, Eyssen entrait à Cherbourg. d'où il repartait peu
après, subissant de multiples attaques par les torpilleurs Britanniques mais
il parvenait à leur échapper et entrait à Cuxhaven le 30 Novembre 1941 après
516 jours de mer. Le bilan de cette croisière s'établissait à 7 navires
coulés représentant 43160 tonnes, résultat somme toute assez modeste eu
égard à la durée.
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LE DERNIER
VOYAGE
Il fallut attendre près d'un an pour revoir le Komet
prendre la mer lorsque dans la nuit du 7 au 8 Octobre 1942, sous le
commandement du Kpt.z.S. Ullrich Brocksien, il appareillait de Flushing sous
la désignation de Sperrbrecher 45 pour tenter de tromper les Anglais
mais la supercherie était éventée rapidement car le Schiff 45 avait
été coulé plusieurs mois auparavant. Passant le Pas de Calais avec une
escorte de dragueurs il rencontrait un premier champ de mines dans une zone
qui avait été draguée 4 heures plus tôt. A l'évidence, le raider était attendu et l'étau
se resserait. Finalement, il atteignait Le Havre sans autre alerte.
Le 13 Octobre en fin d'après-midi, le Komet/ Schiff 45,
prend la mer en direction de l'Atlantique. Malgré une
importante force de protection composée de dragueurs ainsi que des
torpilleurs T-4, T-10, T-14 et T-19 de la 3-TBF, KKpt Wilcke,
un groupe de 8 MTB soutenu par les destroyers Cottesmore, Quorn,
Glaisdale, Eskdale et Albrighton, parvient à intercepter le
convoi allemand au large du Cap de la Hague. A 0205 au matin du 14, la
MTB-236, Sub.Lt. Drayson, place deux torpilles dans le Komet qui
disparait dans une énorme explosion avec tout son équipage de 274 hommes.
Selon la Kriegsmarine, la perte du navire serait due à une explosion
interne.
Dans
The World Merchant Fleets de R.Jordan, l'auteur donne une position
49.44N 01.32W pour la disparition du Komet. Au vu des recherches
effectuées notamment au PRO par Bruce Dennis, cette position serait assez
peu vraisemblable en considérant les informations actuellement en notre
possession, à savoir :
A 2115 le 13, le Komet se trouvait par 4932N 0045W en route
moyenne au 270 (point 1).
- A
0045 le 14, il était à 5 milles par le travers du feu de la Hague et
fut l'objet d'une attaque à 0205 (point 2). La
distance entre les points 1 et 2 est de 48 nm couverts en 3h30, ce
qui donne une vitesse moyenne de 13.7 kts. En supposant toutes
choses égales ensuite, ce qui est moins évident, l'attaque aurait pu
avoir
lieu à 27-28 milles dans l'ouest du feu de La Hague et là rien ne
vient le corroborer. La question est
de savoir si le cap a été constant après la position de 0045 et si
sous la menace alliée, le Komet n'a pas changé de route ou de
vitesse, ce qui aujourd'hui parait tout à fait probable et
accréditerait la position donnée par Jordan.
Autre point, la MTB236 a signalé avoir attaqué depuis une position
entre la côte française et le navire ennemi. Dans les archives du
PRO, Bruce a retrouvé ce croquis établi de façon sommaire qui
indique la position approximative où les lueurs des explosions ont
été vues ainsi que celui de la route suivie côté Anglais. (Nous en
étions là en 2004).
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NB. Il existe
une différence d'une heure entre les heures anglaises et
allemandes |
4 Juillet
2006
Innes Mc
Cartney, plongeur anglais bien connu annonce avoir retrouvé l'épave
et l'avoir formellement identifiée mais sans en révéler la position. Cependant, même en l'absence de
position pour le moment, cette plongée de par le secteur où se
trouve l'épave, la profondeur de l'ordre de 70 mètres et les courants
puissants dans cette zone, ne sera pas à la
portée de tous.
Octobre 2020 |
Finalement
l'épave du Komet se situe pour partie au point 49.45.321N
01.55.970W en wgs84, la seconde partie se situant 650 m. à l'ouest
de ce point. |
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A
gauche, douille de 150mm à droite, partie d'un mât et ci-dessus
un canon de 150mm
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