UB 65 et son fantôme
Janvier 1917 - Juillet 1918
Il y a de cela quelques années, un
jeune collègue me transmettait le texte ci-dessous en me disant "Connais-tu
cette extraordinaire histoire ?" En effet, j'avais bien lu quelque chose sur le
sujet et, doutant quand même fortement de sa réalité je m'étais promis d'y revenir un jour
pour la creuser plus avant. Ce courrier en était l'occasion. Je vous livre ici
tout d'abord le "récit fantastique" de mon collègue et à la suite, les
résultats de mon enquête.
"Le sous-marin allemand
UB 65 est au coeur de l’une des plus étranges histoire du XXème
siècle. la malchance le poursuivit tout au long de son existence. Sa sinistre
réputation effrayait les plus braves et bien des marins hésitaient à mettre leur
sac à son bord. Construit en 1916, il avait déjà, avant même son lancement, fait
deux victimes, écrasées par une lourde poutre mal arrimée à une grue. Quelques
semaines plus tard, trois hommes furent asphyxiés par des émanations toxiques
dans la salle des machines.
Ainsi, avant même d’avoir
pris la mer, ce submersible avait déjà la réputation de porter malheur. Après
son lancement, il entreprit ses essais en mer du Nord. Avant la première
plongée, la commandant commanda à un marin expérimenté d’aller voir si tout
était en ordre. Le marin s’exécuta et stupéfaits, le commandant et les officiers
virent l’homme marcher droit jusqu’à l’avant, passer par-dessus bord et
disparaître à jamais dans la mer.
L’équipage était terrorisé.
Malgré cela, le commandant donna l’ordre de plonger. L’UB 65, plongea, se
posa sur le fond ... et ne put remonter ! Il fallut douze heures d’efforts
désespérés au commandant et à l’équipage pour le ramener à la surface. Lorsqu’il
émergea enfin et qu’on ouvrit les panneaux, les hommes étaient presque asphyxiés
par l’air vicié. Le sous-marin revint au chantier naval de Bruges pour y être
vérifié et réparé. Puis, on commença à l’approvisionner en munitions. Au cours
du chargement, une torpille explosa, tuant le second de l’UB 65 et cinq
marins ! Après cet accident, le sous-marin endommagé fut mis en cale sèche pour
y être de nouveau réparé. Quelques hommes restèrent de garde à bord. Les
sous-mariniers ne sont pas hommes à se laisser facilement impressionner :
pourtant, un jour, alors que l’UB 65 était encore en cale sèche, le
matelot Petersen et un sous-officier de quart virent une silhouette qui
descendait la passerelle et se dirigeait lentement vers l’étrave. Tous deux
reconnurent parfaitement l’officier qui avait été tué à la suite de l’explosion
!
Quelques jours plus tard, l’UB 65
reprit la mer sans Petersen qui avait déserté et que l’on ne revit jamais plus.
Le fantôme de l’officier mort apparut à nouveau alors que l’UB 65 faisait
surface au milieu de la Manche. Le spectre se tenait debout à l’avant, les bras
croisés, sans un mouvement malgré les lames qui balayaient le pont. L’officier
de quart, le timonier et le commandant l’interpellèrent en criant et
l’observèrent jusqu’à ce qu’il disparaisse. Puis le commandant ordonna la
plongée. Peu de temps après, le commandant fut tué à la suite d’une attaque
aérienne au moment même où il mettait le pieds à terre après cette mission. Le
sous-marin hanté eut après lui deux autres commandants, et le fantôme resta
toujours à bord. Puis, en mai 1918, alors que l’UB 65 faisait route vers
le Golfe de Gascogne, le canonnier devient fou de terreur en voyant le spectre
surgir à ses côtés. Au moment où le sous-marin faisait surface, un autre marin
bondit par-dessus bord, nagea comme un désespéré et disparut. Cette même nuit,
un convoi allié fut signalé. Le sous-marin allait l’attaquer lorsqu’il fut
repéré, grenadé et envoyé par le fond ; l’eau l’envahissait. Dans une étrange
lueur glauque, le fantôme apparut au milieu de l’équipage déjà terrorisé. Pris
de panique, un jeune officier fit feu sur le spectre. Mais malgré ses nombreuses
avaries, l’UB 65 parvient à se mettre en sécurité. Il fut encore réparé
et son équipage à bout de nerfs remplacé par des hommes dont l’amirauté espérait
qu’ils n’avaient jamais entendu parler du fantôme.
La fin du sous-marin hanté
fut aussi mystérieuse que les autres événements qui ont marqué son existence. Au
cours de la même année, le commandant du sous-marin américain AL-2 vit par son
périscope l’UB 65 qui roulait à la surface de l’Atlantique comme s’il
était abandonné de son équipage ; à l’avant pourtant se dressait une silhouette
solitaire, les bras croisés ... Avant que le AL-2 pût envoyer ses torpilles, le
UB 65 sombra de lui-même... comme si son fantôme l’avait
entraîné avec lui."
UB 65
Type UB
III
UB 65 : la vérité
Le fantastique de cette
histoire dut-il en souffrir, le temps est néanmoins venu de rétablir la
vérité historique autour de ce "fantôme" qui n'a jamais existé,
une histoire rapportée dans
Stranges stories, amazing facts ( Sélection du Reader's Digest ) 1979 p. 352
et qui semble-t-il est à l'origine de sa propagation.
Il faut dire qu'il y
avait eu des précédents avant lui, la célèbre Mary Celeste pour ne citer
qu'elle ou encore l'inépuisable "Triangle des Bermudes" en passant
par l'U 31 et son équipage de cadavres...
Voici à présent ce que
fut la
véritable carrière du sous-marin UB 65, un sous-marin comme beaucoup
d'autres…
L'UB 65 a été commandé
sous le n° de construction 90 au chantier Vulkan de Hambourg le 20 Mai 1916,
appartenant à une série de 6 unités portant les numéros UB 60 à UB 65. Lancé
le 26.1.1917, il est entré en service dans la Marine Impériale le 18.8.1917.
Apparemment, la période d'essais et d'entrainement de l'équipage se
déroula sans qu'un quelconque incident majeur ne soit évoqué dans les
archives. Le 30.9.1917, l'UB 65 était rattaché à la 5 U-Flottille et
rejoignait Bremerhaven, une base navale à l'embouchure de la Weser d'où il
appareillait le 10 pour sa première mission de guerre qui le conduisait dans
le secteur des Iles Shetland et Hébrides. Il rentrait le 4.11 sans avoir
enregistré de succès.
Avec ce sous-marin, entre
le 10.10.1917 et le 10.7.1918, il devait effectuer 6 missions de guerre au
cours desquelles il allait couler 5 navires de commerce totalisant 6011
tonnes et le sloop HMS Arbutus, 1290 tonnes.
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Amiral Arno Spindler : Der Handelskrieg mit U-Booten, vol. 4
et 5 |
SCHELLE |
Martin |
Kplt Kommdt |
MÜNCHMAYER |
Henry |
Ltnt. z.S. WO |
SCHNABEL |
Fritz |
Mar.Ing.d.R. LI |
BAAR |
Albert |
Heizer |
BAUER |
Paul |
Heizer |
BOCK |
Richard |
Matrose |
BROSE |
Anton |
Steuermann |
DEUTSCHBEIN |
F. |
O.Masch.mt. |
DIETRICH |
Eugen |
O.Heizer |
EGGERS |
Willi |
Masch.Mt. |
ELSNER |
Wilhelm |
Masch.Mt. |
EPPEL |
Ludwig |
Heizer |
FASSBENDER |
Paul |
Heizer |
GLOGAU |
Paul |
F.T.Maat |
HALL |
Joseph |
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HARDENBERG |
P. |
Matrose |
HESS |
Alfred |
Matrose |
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KARRENBAUER |
|
Heizer |
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August |
O.Heizer |
KLUSMANN |
W. |
Heizer |
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Arthur |
Btsm.Mt. |
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Masch.Mt. |
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Joseph |
Matrose |
LUDWIG |
Karl |
Masch.Mt. |
REDIECK |
Otto |
Matrose |
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Bernhard |
Ob.Btsm.Mt. |
RICHTERS |
Friedrich |
Matrose |
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Masch.Mt. |
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Hans |
Btsm.Mt. |
SCHMIDT |
Fritz |
O.Btsm.Mt. |
SCHUG |
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Matrose |
SIEGEL |
Eduard |
Heizer |
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P. |
Masch. |
VESPERMANN |
E. |
O.Matrose |
WENDE |
Hermann |
Masch.Mt. |
WILSKY |
Karl |
Masch.Anw. |
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