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			12-16 Mai 1918 
			
			
			La dernière patrouille 
			de l'UC 35 
			
			
			Torpillage des vapeurs 
			PAX et TOGO 
			  
  
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			Dimanche 28 
			avril 1918 
			  
			  
			En ce Dimanche après-midi de printemps, le sous-marin UC 35 commandé 
			par l’Oberleutnant zur See  Hans Paul Korsch a pris la mer depuis sa 
			base de Cattaro (aujourd’hui Kotor, Montenegro) à destination de la 
			Méditerranée occidentale. Beau temps, mer belle. Son ordre de 
			mission prévoit qu’il devra mouiller deux barrages de mines, l’un 
			devant Cannes, l’autre devant Villefranche sur Mer, à la suite de 
			quoi son Commandant a toute latitude pour pratiquer la guerre au 
			commerce allié. 
			  
			
			    Dans la nuit, le détroit d’Otrante 
			est franchi sans encombres et le sous-marin met le cap au sud-ouest 
			pour contourner la Sicile par le sud. De là, il remonte vers la côte 
			française en longeant successivement la Sardaigne et la Corse. 
			  
			
			     
			
			   Le 5 Mai, les mines sont mouillées 
			comme prévu et le sous-marin se consacre désormais à la chasse au 
			commerce au large des côtes. 
			  
			
			    
			Le 9 au large de St Tropez, le sous-marin envoie par 
			le fond le vapeur italien Deipara de l’armement génois Bozzo 
			Fils, un navire de 2282 tonnes qui fait route de Marseille vers son 
			port d’attache. Huit marins trouvent la mort dans le naufrage. 
			  
			   
			Puis le sous-marin UC 35 croise le long des côtes sans 
			rencontrer une seule proie et ce jusqu’au 12 Mai dans les toutes 
			premières heures de la matinée. Appareillé de 
			Marseille la veille, un convoi comprenant les vapeurs Castore 
			(italien, 1016 tonnes), Erissos (grec, 2885 tonnes), Pax 
			(français, 798 tonnes) Togo (italien, 1484 tonnes) et 
			Vosbergen (hollandais, 1437 tonnes) fait route vers Salonique 
			escorté par les patrouilleurs auxilliaires Ailly, Louise 
			Marguerite et Serpolet. Le convoi a été repéré en début 
			de nuit par le sous-marin qui l’a pris en chasse. La mer est belle 
			sous un ciel couvert et l’horizon légèrement embrumé. 
			Silencieusement, UC 35 manœuvre pour se placer en position de tir ; 
			le premier navire qui va passer à portée sera la cible de sa 
			torpille. C’est le vapeur Pax. 
			  
			
			   
			 A 1h35 
			(0h35 heure allemande), tir d’une torpille. 
			
			Coup au but !  | 
		 
		
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			      Dans le 
			convoi il y a un moment de panique ; les vapeurs quittent la 
			formation dans un mouvement de sauve qui peut général tandis que les 
			patrouilleurs se lancent dans la direction approximative du 
			sous-marin qui échappe facilement à ses poursuivants en plongeant. 
			
			   
			 
			
			   Deux 
			heures ont passé. UC 35 qui a fait surface un peu après repère un 
			cargo qui s’enfuit vers la côte pensant se mettre à l’abri. Il le 
			prend en chasse et ce d’autant plus facilement que le vapeur est 
			éclairé par le feu du cap Camarat à chaque fois que le pinceau 
			lumineux passe dessus. 
			Il lui faut près de 
			deux heures pour se mettre en position de lancer une nouvelle 
			torpille. La cible qui est le vapeur italien Togo navigue à 
			présent tout près de la côte. 
			A 3h30, la torpille 
			quitte son tube et fait but quelques dizaines de secondes plus tard 
			contre la coque du cargo qui s’enfonce rapidement. UC 35 remet alors 
			le cap vers le large sans retrouver le convoi. Il ne rencontrera 
			plus aucun autre navire ce jour là. La journée du 13 et celle du 14 
			n’apportent rien non plus.  
			
			  
			
			   Le 15 enfin, un 
			petit vapeur qui fait route isolément apparaît à l’horizon. 
			
			Il s’agit de l’espagnol Villa de Soller en route de Barcelone 
			sur Gènes. Le sous-marin met le cap sur lui, tire un coup de canon 
			pour le faire stopper et envoie le signal d’abandonner le navire. 
			L’équipage s’exécute mais en quittant son bord, le Capitaine 
			espagnol Pedro fait une chute et se blesse gravement. Lorsque l’UC 
			35 s’approche de l’embarcation, il constate l’état sérieux du blessé 
			qui a besoin de soins urgents. On a beau être en guerre, la 
			solidarité des gens de mer n’est pas un vain mot alors le Commandant 
			Korsch décide de le prendre à son bord afin qu’il puisse être soigné 
			et il demande à un marin espagnol de venir également pour prendre 
			soin de son Capitaine. Le matelot Redondo se porte volontaire et 
			embarque à son tour dans le sous-marin. Cette opération achevée, le 
			petit vapeur est coulé puis UC 35 prend la route du retour vers sa 
			base de Cattaro, cap au sud. 
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			Une 
			video sur l'épave du Togo  | 
		 
		
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			 Le 16 vers 
			7h30 du matin, alors qu’il croise à quelques dizaines de milles au 
			large de la côte occidentale de Sardaigne, les veilleurs de l’UC 35 
			aperçoivent un groupe de voiliers de pêche. 
			Ordre 
			est donné de les attaquer et bientôt le canon de 88mm ouvre le feu. 
			Mais cette canonnade a été entendue par le patrouilleur Ailly, 
			celui-là même qui quelques jours plus tôt escortait le Pax quand il 
			fut coulé. Forçant l’allure, le patrouilleur arrive bientôt à portée 
			d’artillerie et courageusement, ouvre le feu sur le sous-marin qui 
			riposte. 
			Après quelques coups de règlage, la bonne hausse est 
			trouvée et l’obus suivant malgré la distance, touche l’UC 35 à la 
			base du kiosque à l’emplacement même où les canonniers entreposent 
			leurs obus durant les tirs. 
			
			   
			
			  L’explosion est 
			très violente et les dégats provoqués considérables : le kiosque est 
			éventré et les circuits d’air à haute pression qui se trouvent là 
			sont déchiquetés. 
			
			   
			 
			
			   Les derniers 
			instants du sous-marins sont peu clairs, les témoignages des 
			survivants diffèrent sur ce point. 
			Il est 
			impossible donc de confirmer si Korsch a donné l’ordre de plonger ou 
			non. Toujours est-il que quelques instants plus tard, le sous-marin 
			s’enfonce d’un coup et coule comme une pierre, projetant à la mer 
			canonniers et veilleurs. Lorsque le remous de la disparition cesse, 
			ils ne sont plus que 5 surnageant en surface accompagnés du matelot 
			espagnol Redondo dont on ne sait pas par quel miracle il est parvenu 
			à évacuer le bateau juste avant qu’il ne coule. Parmi eux, le 
			mécanicien Sucker, gravement touché est soutenu par ses camarades. 
			Le malheureux Capitaine espagnol Pedro que Korsch avait voulu 
			protéger en le prenant à son bord disparaît avec le sous-marin, 
			victime de la sollicitude de son adversaire. 
			
			   
			 
			
			   L’Ailly 
			fait route rapidement sur les naufragés et les repêche puis met le 
			cap sur Toulon. 
			A l’exception du 
			matelot espagnol, ils sont désormais prisonniers de guerre. Sucker 
			dont l’état est particulièrement grave sera acheminé vers un hôpital 
			de Marseille puis une fois rétabli, transféré en Angleterre dans un 
			camp de prisonniers ; c’est là qu’il décèdera le 5 Novembre 1918, 
			quelques jours avant la fin de la guerre. 
			Le sous-marin UC 35 
			quant à lui repose au fond de la mer vers le point 39°48’N, 7°42’E 
			par plus de 1000 mètres de profondeur avec dans ses flancs le 
			Commandant Korsch et 24 de ses hommes désormais en patrouille 
			éternelle. 
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			Documents divers 
			  
			Louise-Marguerite – Journal 
			de navigation n° - /1918 – 23 mars / 14 mai 1918 : S.G.A. « Mémoire 
			des hommes », 
			Cote SS Y 
			333, p. num. 230 à 232 (Extraits de la colonne « Observations »)
			 
			   
			   
			                                                                                 
			Journée du 11 mai 1918   
			
			   
			
			   12 h 30 – Appareillé de Marseille 
			pour Villefranche avec un convoi formé du vapeur Pax (F), 
			Erissos (G), Togo (I), Vosbergen (...), Castore, 
			escorté de la Louise-Marguerite, Ailly et Serpollet. 
			 
			
			    13 h 05 – Franchi les barrages. 
			 
			
			    13 h 10 – Stoppé pour attendre la 
			formation du convoi.   
			
			    
			13 h 10 – Jeanne-d’Arc à Louise-Marguerite : « Connaissez-vous le 
			nom du vapeur français ? » 
			Réponse : « Pax. »   
			
			    13 h 35 – Remise en route avec 
			convoi.   
			
			    13 h 40 – Suivi le chenal de 
			sécurité.   
			
			     14 h 30 – Route au Sud 40 E. 
			 
			
			    17 h 50 – Louise-Marguerite au 
			convoi : « T. V. G. Conservez la formation. »   
			
			    19 h 40 – Par le travers de Sicié. 
			 
			
			    21 h 45 – Travers du Cap d’Armes. 
			 
			
			    24 h 00 – Vitesse moyenne de 20 h à 
			24 h (85 tours).   
			
			   
			
			
			                                                                              
			Journée du 12 mai 1918   
			
			   
			
			    0 h 05 – Par le travers de Titan. 
			 
			
			    1 h 35 – Le vapeur français Pax est 
			torpillé à 300 m à bâbord avant. Mis nos embarcations à l’eau pour 
			ramasser les survivants. Recueilli 15 hommes.   
			
			    2 h 05 – Remis en marche. Avons 
			croisé sur les lieux. Repris l’escorte.   
			
			    5 h 00 – Louise-Marguerite au 
			[Torpilleur] 360 : « Il manque le vapeur italien Togo. Trois mâts, 
			une cheminée. Je pense qu’il a dû se 
			réfugier sous (sic) terre. »   
			
			    5 h 10 – 
			Torpilleur 360 à Louise-Marguerite : « Le Pax est-il coulé ? » 
			Réponse : « Il a coulé. J’ai des survivants à bord. »  
			 
			
			    5 h 15 – Torpilleur 360 à 
			Louise-Marguerite : « J’ai vu un sillage suspect ce matin à la 
			Garoupe. »   
			
			    5 h 15 – Torpilleur 360 à 
			Louise-Marguerite : « J’estime pour le moment utile de protéger la 
			tête de votre convoi. »   
			
			    6 h 20 – Louise-Marguerite répond : 
			« Faites des zigzags sur l’avant de la route. »   
			
			    6 h 30 – Louise-Marguerite à Ailly : 
			« Répétez les signaux ; placez-vous à bâbord par le travers. Quand 
			le  
			
			convoi sera chenal de sécurité à Villefranche, allez 
			à la recherche du Togo qui doit avoir fait la route entière et 
			ramenez-le à Villefranche. 
			Transmettez cet ordre au Serpollet. »   
			
			    9 h 10 – Louise-Marguerite à Ailly : 
			« Avant de partir rechercher Togo, informez-vous près arraisonneur, 
			si ce bâtiment n’est pas entré à Villefranche. »   
			
			    9 h 20 – Franchi les passes de 
			Villefranche.   
			
			    9 h 25 – Mouillé sur rade de 
			Villefranche.   
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			Rapport du Lieutenant Bessil, Officier 
			de Quart  
			
			   
			 
			
			Je soussigné BESSIL, 
			Marius, Capitaine au cabotage, 2d maître de manoeuvre temporaire, 
			embarqué en qualité de Lieutenant sur le vapeur PAX de la Cie. des 
			Affréteurs Réunis, affrété par le Transit Militaire Maritime, armés 
			à Marseille sous le n°983, certifie ce qui suit :  
			
			Le 12 mai 1918, à 0 
			heure (Europe Occidentale Eté) avoir pris le quart faisant route au 
			N72E du monde, dans les environs Sud-Est du feu de Titan (Iles du 
			Levant). A 1h20 ordre est donné par le Capitaine de venir sur la 
			gauche au N38E du monde ; route qui nous fait passer par des fonds 
			supérieurs à 200 mètres ainsi qu'il est prescrit par les 
			instructions.  
			
			Le ciel est couvert, 
			la mer belle, une légère brise de Sud-Est règne, l'horizon est 
			embrumé, le convoi est à peine visible sauf un bateau Italien qui se 
			trouve entre  la terre et nous ; ce dernier éclairé par le feu de 
			Camarat se distingue très bien et chaque fois que le faisceau  
			lumineux passe vers nous, il semble que nous sommes éclairés par un 
			projecteur électrique.  
			
			A 1h55, je me trouve 
			sur la passerelle Babord et entend distinctement deux sons brefs 
			paraissant venir de Tribord avant. Après avoir passé à Tribord pour 
			m'assurer et ne voyant rien, j'ordonne au timonier de venir sur la 
			gauche et pour plus de sûreté instantanément je préviens le 
			Capitaine qui sommeillait sur son canapé dans sa chambre située sur 
			l'arrière de la chambre de veille.  
			
			Aussitôt rendu à 
			Tribord le Capitaine ayant reconnu une torpille et après l'avoir 
			prononcé à haute voix, commande aussitôt "Babord toute", 
			commandement exécuté à la  lettre, mais quelques secondes s'écoulent 
			à peine, un choc formidable se produit à Tribord avant et à quelques 
			mètres sur l'AR de la hauteur du mât de misaine.  
			
			Renversé par le 
			choc, aveuglé et noyé par la trombe d'eau, je m'efforce de gagner la 
			chambre de veille pour donner la position approchée au 
			Radiotélégraphiste, mais je ne trouve pas de lumière. Ressortant 
			aussitôt j'entends le Capitaine qui donne l'ordre d'évacuer le 
			navire ; à ce moment je me trouve sur le pont supérieur où je vais 
			essayer aidé de quelques hommes, d'amener une embarcation. 
			 
			
			Cependant le navire 
			s'enfonce rapidement, quelques voix réclament des bouées de 
			sauvetage, ce que je m'empresse de faire (il y en avait une 
			quinzaine en suspens sur la passerelle). A partir de cet instant, 
			j'ai donné une bouée de sauvetage au soutier sénégalais qui se 
			trouvait auprès de moi et n'ai pas eu le temps de m'en capeler une 
			que je me suis senti englouti avec le navire, entraîné par le 
			remous.  
			
			Après quelques 
			secondes d'angoisse et un effort surhumain, je parvins, à bout de 
			souffle, à émerger et me cramponner sur les débris du radeau AV qui 
			avait dû se briser lors de la chute du mât de misaine. Reposé 
			quelques instants et voyant qu'un radeau intact chargé de plusieurs 
			hommes se trouvait à une trentaine de mètres, j'abandonnais l'épave 
			sur laquelle je me trouvais et me rendis sur ce radeau, épuisé de 
			fatigue.    
			
			Quelques minutes 
			plus tard nous fûmes receuillis à bord du chalutier "LOUISE 
			MARGUERITE" où les premiers soins nous furent donnés ; il était 
			alors deux heures.  
			
			La veille était 
			assurée comme suit ; deux hommes sur la passerelle : un à babord, 
			l'autre à tribord ; un canonnier sur le gaillard AV, l'autre sur 
			l'AR, au canon, et l'Officier de quart.  
			
			Sur 
			trente hommes composant l'équipage, quinze ont pu être receuillis 
			sur le chalutier "LOUISE MARGUERITE".  
			
			Au moment du 
			tropillage, le chalutier qui nous a secourus se trouvait à environ 
			300 mètres et à deux ou trois quarts sur Tribord AR ; le navire 
			Italien se trouvant à notre gauche était un peu sur l'AR babord à 
			nous.  
			
			Du moment du choc au 
			moment où le navire à complètement disparu, il s'est écoulé un 
			maximum de deux minutes, ce qui explique que l'équipage surpris dans 
			son sommeil n'a pas eu le temps matériel de faire le sauvetage.  
			 
			
			Arrivé à 
			Villefranche à 8h30 du matin où nous avons débarqué deux hommes des 
			survivants qui ont été dirigés immédiatement sur l'hopital, ces 
			hommes étant blessés assez grièvement.  
			
			   
			
			Fait à 
			Villefranche, le 12 mai 1918.    
			
			Le 
			Lieutentant Officier de quart,    
			
			Signé 
			Bessil  | 
		 
		
			| 
			 
			
			Equipage du vapeur PAX
			 
			
			Sur 30 hommes à bord, 15 disparurent et 
			3 furent blessés.   
			
			  
			
			Disparus 
			 
			
			Louis AUFFRET, capitaine, matricule 555 
			à Paimpol,    
			
			Etienne RIBOUREL, chef mécanicien, 
			matricule 1208 à Alger,    
			
			Armand MORGAT, matelot, matricule 3452 
			au Croisic,    
			
			Guillaume LE BOURHIS, matelot, matricule 
			2675 à Morlaix,    
			
			Edouard LE CAR, chauffeur, matricule 
			5090 à Concarneau,    
			
			Emile ORHAN, chauffeur, matricule 2655 à 
			Binic,    
			
			Antoine RAYMOND, chauffeur, matricule 
			1784 à Marseille,    
			
			Kounda DIO, sujet indigène,   
			 
			
			Yves BODEUR, novice, matricule 23014 à 
			Paimpol,    
			
			Ylisse TELLIER, mousse, matricule 28425 
			à Marseille,    
			
			Albert LARGER, radio TSF,   
			 
			
			Pierre GARRAT, AMBC, matriucle 
			64.965-5,    
			
			Marius CHEVALLET, AMBC, matricule 
			65.998-5,    
			
			Emile REYBAUD, AMBC, matricule 1435 au 
			5è dépôt,    
			
			Arsène THOREL, AMBC, matricule 971 à 
			Honfleur,    
			
			  
			
			Rescapés 
			 
			
			Alcide FRESLON, 2d capitaine, matricule 
			255 à Cancale   
			
			Marius BESSIL, lieutenant, matricule 45 
			à Cette   
			
			Prosper ROBERT, 2d mécanicien, matricule 
			49.394-5 au 5è dépôt   
			
			Georges LOIRET, 3è mécanicien, matricule 
			2315 à St Nazaire   
			
			Toussaint BURLOT, maître d'équipage, 
			matricule 2243 à Binic   
			
			Gaetan STRINA, matelot, matricule 2220 à 
			Cette   
			
			Pierre BLOCH, matelot, matricule 2697 à 
			Audierne   
			
			Joseph SAUVAN, matelot, matricule 
			59.603-5 au 5è dépôt, blessé   
			
			Eugène LE DORIOL, matelot, matricule 
			8725   
			
			Yves EVEN, 1er chauffeur, matricule 2621 
			à Treguier, blessé   
			
			Koné CIRE, sujet indigène, matricule 
			1607 à Dakar   
			
			Joseph VAILINO, cuisinier, matricule 
			05487 à Marseille, blessé   
			
			Marius ANDRE, QM canonnier, matricule 
			53.660 au 5è dépôt   
			
			Joseph-A FRIOUS, matelot canonnier, 
			matricule 1033 à Noirmoutier   
			
			Pierre THEODEN, matelot canonnier, 
			matricule 109.5032 
			
			  
			Marins de l’Etat 
			appartenant à l’AMBC (Armement Militaire des Bâtiments de Commerce)  
			disparus avec le cargo Pax.    
			       
			   
			― CHEVALLET Marius Etienne Joseph, 
			né le 3 janvier 1898 au Pin (Isère) et domicilié à Saint-Andr... 
			 
			
			(Isère), mort le 12 mai 1918 « à bord du vapeur Pax, disparu en mer 
			», Matelot de 2e classe canonnier,  
			
			A.M.B.C. de Marseille, Matricule n° 65.998–5 (Jug. Trib. Marseille, 
			29 janv. 1919, transcrit à Marseille, le 1er  
			
			mars 1919).    
			
			    
			
			   ― GARAT Pierre, né le 12 décembre 1897 à Saint-Martin-de-Hinx 
			(Landes) et y domicilié, mort le 12 mai  
			
			1918 « à bord du vapeur Pax, disparu avec son bâtiment », Matelot de 
			3e classe sans spécialité, A.M.B.C. de   
			
			Marseille, Matricule n° 64.965–5 (– d° –).    
			
			    
			
			   ― LARGER Albert Joseph, né le 15 décembre 1897 à Auchan (Tonkin) 
			et domicilié à Aix-en-Provence   
			
			(Bouches-du-Rhône), mort le 12 mai 1918 « à bord du vapeur Pax, 
			disparu avec son bâtiment », Apprenti- 
			
			marin radiotélégraphiste, A.M.B.C. de Marseille, Matricule n° 
			71.869–5      
			
			    
			
			   ― REYBAUD Émile Clément, né le 12 septembre 1900 à Pertuis 
			(Vaucluse) et y domicilié, mort le 12 mai  
			
			1918 « à bord du chalutier Pax, disparu en mer », Matelot de 3e 
			classe sans spécialité, A.M.B.C. de Marseille,   
			
			Matricule n° 1.436–5 G. (Jug. Trib. Marseille, 14  déc. 1918, 
			transcrit à Marseille, le 13 janv. 1919).    
			
			    
			
			   ― THOREL Arsène Julien, né le 1er août 1898 à Villerville 
			(Calvados) et domicilié à Honfleur (Calvados),   
			
			mort le 12 mai 1918 « à la mer, disparu dans le torpillage du s/s 
			Pax », Matelot de 3e classe canonnier,   
			
			A.M.B.C. de Toulon, Matricule n° 971 – Honfleur (Jug. Trib. 
			Marseille, 29 janv. 1919, transcrit à Marseille, le 
			 
			
			1er mars 1919) 
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			Le chalutier armé 
			AILLY 
			
			Chalutier construit en 1907 par les chantiers, J. Duthie, Torry S/B. 
			C° à Aberdeen.  
			204 grt, 34,90 x 6,60 x 3,64 m, machine à triple expansion 430 cv, 
			11 noeuds.  
			
			1907 : En service à Aberdeen sous le nom de Riverdale (A.129) 
			 
			1914 
			: Racheté par Bourdin & Denis Dieppe, renommé  “AILLY”.  
			
			Réquisitioné du 03/02/1915 au 28/03/1919. 
			 
			En 1930, appartient à la Nouvelle Société Dieppoise de Chalutiers.
			 
			Réquisitionné en 1939-1940. Perdu comme dragueur auxiliaire à La 
			Rochelle en janvier 1943. 
			
			Le 
			combat de l’Ailly contre UC 35, récit du P. Mtre Le Roux son 
			Commandant.  
			
			 " Appareillé de 
			Carloforte (côte S.-O. 
			de Sardaigne) le 15 mai 1918, à 4 heures du soir, avec les voiliers
			Gloria et Roi-René à la remorque. Calme plat. Le 
			lendemain 16, à 6 heures du matin, le premier maître Caron, de quart 
			sur la passerelle, aperçoit par tribord devant, à l'horizon, un 
			point qui grossit à vue d'oeil. Ca ressemble à un grand voilier, 
			mais il se méfie, croyant voir un peu de fumée. Il me fait prévenir. 
			Au moment où je monte, j'entends rappeler aux postes de combat, et, 
			en même temps, un coup de canon. L'obus tombe à bâbord de nous, 
			assez près. C'était un sous-marin maquillé. Coupé la remorque, et 
			ouvert le feu à 8.000 mètres, en manoeuvrant de façon à préserver 
			l'avant. Le premier coup me paraît long. Je dis : - 7.000 mètres ! - 
			Le but est couvert. Très bon feu continu. Le sous-marin ne cesse pas 
			de nous présenter son travers. Belle cible, car il est grand. 
			
			   Aux 
			trois premiers coups du sous-marin, nous sommes encadrés. Venu 
			brusquement de trois quarts sur la gauche pour dérouter son tir ; il 
			envoie encore trois coups, puis vire de bord et me représente son 
			travers de l'autre bord. A ce moment, j'aperçois une grosse fumée 
			sortant de son travers. Il ne tire plus, il pique de l'avant. A 
			peine trente seconde après, il se redresse verticalement, les 
			hélices en l'air, et disparaît. Sa position était : latitude 39° 50 
			N., longitude 7° 42 E. Il est 6 h. 25, le feu a été ouvert à 6 h. 
			17. Nous avons tiré trente-deux coups, le dernier à 5.000 mètres, la 
			pièce de 47 arrière n'a jamais été dans le champ de tir 
			
			   Nous 
			continuons la route sur l'endroit où l'ennemi a disparu, prêts à 
			lancer des grenades, quand la vigie me signale des hommes sur l'eau. 
			L'un d'eux passe le long du bord, et est ramassé au moyen d'une 
			couronne de sauvetage sur laquelle est frappé un bout. Il nous dit 
			qu'il est marin espagnol, et que le sous-marin est coulé. Près du 
			remous se trouvent une quinzaine d'hommes ; je ne lance plus de 
			grenades, sachant que le sous-marin a sombré. Armé le youyou, qui 
			ramasse deux hommes. Je manoeuvre pour les autres, et nous en 
			ramassons cinq, les autres ayant coulé. 
			
			  
			 Aussitôt à bord, ils sont mis à nu et fouillés par le premier 
			maître Caron. Un est grièvement blessé par des éclats d'obus, le 
			deuxième mécanicien le panse. Je reste sur les lieux encore une 
			demi-heure, et ne trouvant plus rien, je fais route sur les 
			voiliers. J'accoste Gloria et j'y dépose le blessé et le 
			marin espagnol, faute de place à mon bord. 
			Les prisonniers 
			questionnés me disent que le sous-marin est l'UC-35. 
			J'ai 
			envoyé un S.O.S. au début du combat, n'étant qu'à 45 milles de 
			Carloforte, et croyant que les deux vedettes rapides qui s'y 
			trouvent seraient venues à notre rencontre. Commandant, en cette 
			belle circonstance, j'ai l'honneur de vous signaler la brillante 
			conduite de mon merveilleux équipage, qui, presque tous, sont sous 
			mes ordres depuis deux ans et demi. Cet équipage a toujours été un 
			modèle de conduite et d'entrain. Quel plaisir que de commander de 
			tels hommes ! Ils sont titulaires de cinq témoignages de 
			satisfaction depuis que je suis à bord." 
			
			      
			 in " Quatre années de guerre sous-marine ", Commandant Emile 
			VEDEL  - Plon-Nourrit, Paris, 1919  | 
			
			 
			  
			
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			UC 35 
			
			Sous-marin mouilleur de mines 
			
			Type UC II  sous-type C34-39 
			
			  
			
			Construit au Chantier Blohm & Voss, Hambourg  
			
			Lancé le 6 Mai 1916 
			 -  
			Entré en service le 2 Oct 1916   | 
		 
		
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			Caractéristiques
			 
			
			Dimensions :  
			 
			
			Longueur :  49.4m. 
			 
			
			Largeur :  5.2m
			 
			
			Creux :  3,7 m. 
			 
			
			  
			
			Propulsion : 
			 
			
			Diesel :  2 x 250 CV.
			 
			
			Electrique :  2 x 230 
			CV.   
			
			Carburant :  41 + 15 
			tonnes.  
			
			 Déplacement, Vitesse, Autonomie 
			(milles/nœuds)  
			
			Surface 417 tonnes, 11,6 nds, 9430 / 7
			 
			
			Plongée 493 
			tonnes, 7,0 nds, 55 / 4   | 
			
			 
			Armement :  
			 
			
			Canon :  1x 88 mm. 
			 
			
			TLT Avant :  2 
			 
			
			TLT Arr. :  1 
			 
			
			Torpilles :  7 x 500 
			mm.  
			
			Mines : 18 Type UC200
			 
			
			  
			
			Equipage :  3 
			officiers, 23 marins.  
			
			  
			
			Commandants 
			successifs :   
			
			2 Oct 1916 - 13 Jun 
			1917   Kaptlt Ernst von Voigt  
			
			14 Jun 1917 - 16 Mai 
			1918   Oblt z.S. Hans Paul Korsch  
			
			Affectation : 
			
			Du 
			25 Dec 1916 au 16 Mai 1918 Mittelmeer II Flotille  | 
		 
		
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			Oblt 
			z.S. Hans Paul KORSCH 
			
			Crew 4/09 
			
			
			  
			
				
					
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						5.4.1909          Entrée 
						dans la Marine Impériale comme Elève Officier  
						 
						
						1914 – 4.15     Leutnant zur 
						See à bord du cuirassé SMS Pommern  
						
						 2.5.1915         Promu au 
						grade d’Oberleutnant zur See   
						
						 5.15 – 11.15    Ecole 
						de navigation sous-marine. 
						Une patrouille sur le sous-marin  U 21
						 
						
						11.15 – 3.17    Officier de 
						quart sur le sous-marin U 39 Flottille de la 
						Méditerranée   
						
						 4.1917             Cours de 
						commandant   
						
						 6.17 – 5.18      Commandant 
						du sous-marin UC 35, 2e Flottille de la Méditerranée 
						 
						
						 16.5.1918        Décédé 
						lors de la perte de son bâtiment  
						
						  
						
						
						Palmarès personnel : 
						
						21 navires coulés pour un total de 41.850 tonnes 
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			Les victimes de l'UC 
			35 
			
			  
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			A l'ouest de la 
			Sardaigne, le lieu où a disparu UC 35 
			
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Sources : SHD 
Vincennes, Fonds SS G et  Der Handelskrieg mit 
U-Booten, 
vol.5 p.185, Konter Admiral Arno Spindler, Verlag E.S. Mittler & Sohn, 
Frankfurt, 1966  |