Agés de 26 et 19 ans, Paul et Jean Baptiste avaient déjà effectué deux
campagnes en Angleterre peut-être même en compagnie de leur frère François
qui en 1905 effectuait son service militaire. Orphelins de père depuis
1892, ils étaient le soutien de leur mère dont la santé était devenue
déficiente ainsi que l'avenir de l'exploitation familiale. Paul, homme
d'ambition avait d'ailleurs constitué sa propre compagnie de Johnnies qui
cette année là, comptait 16 membres.
Pour l'année 1905, les gains estimés de la Cie Jaouen étaient compris
entre 8000 et 9000 francs soit 25 à 28000 euros dont une partie avait
été envoyée en Bretagne au cours de la saison afin de payer les oignons.
Il n'en demeure pas moins qu'une bonne partie de cette recette
était conservée par Paul qui devait sans aucun doute veiller
soigneusement sur cet argent car l'année précédente, il s'était fait
dérober 3000 francs à Southampton. Cette saison avait été bonne et le
bénéfice allait permettre d'envisager sereinement l'hiver à venir,
d'autant que depuis l'été précédent, Paul avait pris femme.
Hélas, c'était sans compter
avec le naufrage ! Paul et Jean Baptiste y trouvaient la mort et comble
de malheur, leurs corps ne furent pas rendus par la mer ce qui fait que
l'argent de la campagne disparut avec eux, plongeant la famille dans une
grande détresse morale et financière |
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Aged 26 and 19, Paul and Jean
Baptiste had already travelled twice in England, even maybe with
François their brother who in 1905 was carrying out the national
service. Having lost their father in 1892, they were the breadwinners of
their mother whose health was deficient as well as the arms of the farm.
Paul, an ambitious man had even constituted his own company of Johnnies
which amounted 16 that year.
For the year 1905, profits of the Jaouen company were estimated to
amount some 8000 to 9000 francs, i.e. 25 to 28000 euros, part of which
had already been sent to Brittany some time earlier to pay the onions.
However, a great part of this amount was kept by Paul who undoubtedly was
watching it carefully as the previous year, he had been robbed 3000
francs in Southampton. The onion season had been profitable and benefits were
permitting not to worry for the coming winter, moreover since Paul
had been married the previous summer.
Alas this was without
accounting with the wreck ! Paul and Jean Baptiste were to be drowned and
their bodies were never rendered by the sea. By the way, the money
disappeared with them, plunging the remaining family in a terrible
moral and financial distress. |